samedi 1 juin 2024

La confiture de fraises au chocolat noir pour Élisabeth (pectine en poudre)

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 La confiture de fraises au chocolat noir pour Élisabeth (pectine en poudre)


Comment ça se fait que j’ai jamais publié cette recette ici moi ?
Quel bordel mon vieux grimoire !

D’abord commençons par Élisabeth. Élisabeth est l’une des abeilles de la ruche aux abres fruitiers. Un jour, elle m’a écrit un commentaire si émouvant ici, que j’en ai pleuré. J’ai eu besoin de me moucher pour pouvoir le relire avant d’être capable de lui répondre, avec un semblant de dignité bien masculine. Ben oui, ça arrive parfois encore aux petits garçons dans la soixantaine. Elle voulait simplement me dire merci, mais elle l’a fait comme elle fait tout, en y mettant du coeur.

Puis vint enfin ce moment des aurores boréales, où je l’ai rencontré en personne, émerveillée autant que quand j’ai vu mon premier feu d’artifices quand j’arrivais même pas à la hauteur de ses genoux. J’avais pas grand chose à faire du spectacle céleste, car c’est elle que je trouvais merveilleuse. J’étais si fasciné par sa capacité d’émerveillement, que j’ai touché à mes oreilles pour voir si j’étais pas devenu Mr. Spock, par hasard. De plus, elle rit tout le temps, même chez le dentiste. Et elle n’a pas pas besoin de gaz hilarant pour ça. Vous lui racontez «C’est l’histoire du gars qui…» et elle rit déjà à « C’est l’his ».

Vous comprenez pourquoi elle rit même chez le dentiste ?


La légende d’Élisabeth raconte qu ‘elle était un tout petit pommier qui aurait subi la grèle dans une vie antérieure. Elle se serait réincarnée en humain plus tard. Mais ça n’avait rien améloré. L’enfant terrible mettait le feu aux poubelles de son école, juste par curiosité. Elle voulait voir avant d’apprendre. Elle avait l’air tellement innocente, toute souriante, prise sur le fait avec un extincteur à la main. Ben oui, elle avait mis le feu dans la poubelle, et après ? Après, elle l’a éteint elle même, alors, il est où le problème ?

Élisabeth est arrivée à se redresser par la suite, en plantant ses racines dans le bon terrain. Sa curiosité lui a fait apprendre des choses plus utiles à faire après. Elle est devenue vive comme un ruisseau, ardente comme le feu, rafraichissante comme la brise, et très proche de la terre. Elle est proche des gens aussi. J’ai beaucoup de mal à imaginer qu’elle puisse mentir, à qui que se soit, encore moins à elle-même. À son jeune âge, elle sait déjà faire plus de choses que moi, et elle les fait mieux. Elle ne cessera jamais de tenter de faire mieux, de devenir meilleure, et c’est bien.

Elle fait le pain pour des douzaines d’ogres, et même quelques géants, à tous les jours, et j’ai jamais fait de si bon pain de ma vie.

Elle sait cultiver plein de champignons et pas avec du mycélium du commerce. J’ai vu ses bocaux, bien plus nombreux que les sept nains et tous plus blancs que Blanche Neige. C’était parfait.

Donnez-lui une carcasse de porc, de chevreuil, d’ours, de boeuf, d’éléphant ou de diplodocus, et tout sera transfomé en saucisses, en steaks, en longes, en filets, en rotis, en brochettes, en charcuerie fumée, salée, ou séchée, en bouillions ou en sauces. Il ne restera que des dents et quelques poils perdus. J’ai gouté au meilleur bacon de ma vie !

Donnez-lui des graines de piments forts qui ne sont pas supposés germer avant 30 jours, sur un tapis chauffant et noyés de lumière artificielle, et ça sortira du terreau en vingt jours, sans rien de tout ça. Les plantes ont hate de voir sont sourire, que crois bien.

Je ne sais pas tout ce qu’elle sait bien faire et j’en oublie probablement.

Le plus important, c’est que c’est elle qui est responsable de la conservation des aliments pour toute la communauté. La princesse m’a damé le pion sur cet échiquier, et mautadine que j’ai l’air fou, tournant en rond dans mon bocal. Elle maitrise *toutes* les méthodes de conservation des aliments. Vous avez déjà gouté à des pêches ou des fraises lyophilisées ? C’est une merveille !

Cette recette ressemble à Élisabeth, elle est déjà exceptionnelle, mais elle va continuer de s’améliorer et elle doit le faire. Je suis buté à des obstacles que j’ai du mal à comprendre. Je l’ai essayé avec des pistoles de chocolat pur Callebaut 70 30 38 fondus dans la préparation de confiture, comme je fait pour les bleuets, mais le beurre de cacao a remonté en surface après la stérilisation. J’ai aussi essayé de les fondre dans la confiture refroidie quelques minutes, mais j’ai eu la même déception. On le remarque moins dans des petits bocaux de 125 ml, car ils refroidissent plus rapidement et que le beurre a le temps de figer dans la confiture avant de remonter. Pourquoi ça fonctionne avec les bleuets mais pas avec les fraises ? Mystère. Je dois persister cette année, nos jolis petits fruits du Québec commencent à se montrer la fraise. La solution sera probablement d’agiter les bocaux quand ils  refroidissent. On verra bien.

Telle quelle, cette recette est délicieuse, et elle réussit à tout coups, alors il me fait plaisir de la partager avec vous. Elle est faite avec une poudre de cacao qui elle, contient très peu de beurre de cacao. J’en ai choisi une intense, contenant très peu de beurre de cacao, et au pH relativement neutre. J’ai aussi essayé avec une poudre de cacao plus accessible, et tout va bien.

Vous ferez un peu plus de 8 pots de 250ml avec cette recette.
Vous pourriez simplement vous en inspirer pour faire une jolie tartinade avec beaucoup moins de sucre, la moitié du cacao, et sans pectine.
Les fraises sont assez acides, on a pas besoin d’ajouter de jus de citron.

N'hésitez-pas à partager cette recette, après l'avoir essayé.

Ingrédients :

  • 1,2 kilos de jolies petites fraises équeutées en quartiers. (congelées iraient aussi)
  • 1 boite de pectine en poudre (57 g)
  • 50 g de poudre de cacao
  • 1,3 kilos de sucre, sucré.

Procédure :

Très simple avec la pectine en poudre.

Laver, équeuter et écraser les fraises ou fond d’un gros chaudron en inox à fond épais.

Ajouter la pectine et le cacao. Porter le tout à ébullition en brassant de temps à autre pour bien dissoudre la pectine. Laisser cuire 3 ou 4 minutes.

Ajouter tout le sucre et brasser pour le dissoudre et bouillir à gros bouillons pour une minute en brassant constamment.


Retirer du feu, écumer et empoter (tention c'est chaud !) en laissant 1/4 de pouce sous le goulot.

Suivre ces instructions pour la mise en conserves.

Stériliser 10 minutes à l'eau bouillante.

Nettoyer le chaudron avec une tranche de bon pain fait par mam’zelle la boulangère, Élisabeth. :)

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