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Le beurre de pomme à la mijoteuse de monsieur M. Pilon
Comment ça se fait qu’y a pas de recette de beurre de pomme sur ce blog ?
J’ai l’air d’un gros tout tout nu sans cette recette classique.
Alors j’ai volé la recette de monsieur M. Pilon. (Ne lui dites pas, ça reste entre-nous, d’accord ?)
Y’a des gens qui insistent à mettre du beurre dans leur beurre de pommes. J’ignore pourquoi. Je présume que c’est une improvisation qui est venue avec la traduction. Si on n’avait jamais modifié la moindre recette dans l’Histoire, ont seraient encore tous perchés dans des arbres à se piquer des bananes. Il n’y a pas de beurre dans le beurre de pommes de monsieur M. Pilon. Il n’a jamais essayé, ni même cherché une recette avec du beurre dedans. Ni moi non plus.
Le beurre de pomme date du Moyen Âge en quelque part pas loin de la Belgique ou même dedans. On apple-ait ça du appelstroop en néerlandais à l’époque, et c’est toujours du appelstroop de nos jours dans les pays civilisés. Sauf en Amérique du nord ou on nomme ça du beurre de pomme parce qu’on est tous des maudits sauvages. Le ‘stroop’ dans appelstroop se traduit par sirop, pas par beurre. Le terme beurre fait uniquement référence à sa consistance tartinable. Le stroop (sirop) n’était pas sirupeux, il était plutôt beurrable. Le stroop faisait référence à la caramélisation, pas à la beurrabilité (consistance). On dit ailleurs que les Schtroumpfs auraient schtroumpfés du stroop de champignons à la salsepareille (sarsaparilla paddosiroop), mais j’ai pas trouvé de recette, désolé.
Revenons à monsieur M. Pilon. Si vous faites une recherche pour monsieur M. Pilon, vous trouverez quatre autres recettes que je lui ai piqué. Ca reste entre-nous n’est-ce pas ?
Il travaille dans un bureau, monsieur M. Pilon.
Il n'aime pas sortir pour aller luncher monsieur M. Pilon.
Il aime bien manger seul, dans son cubicule, monsieur M. Pilon.
Il aime bien la routine monsieur M. Pilon.
Il ne met plus son bocal dans le frigo du bureau sinon il se le fait piquer, monsieur M. Pilon.
Monsieur M. Pilon le fait à la mijoteuse dans la nuit du samedi au dimanche à tous les deux mois. Ça lui donne huit bocaux de 250ml. Oui monsieur M. Pilon est un accro du beurre de pomme. Il en consomme deux fois par jour à tous les jours. Je vais vous raconter comment a commencé son problème de dépendance. Un jour, il s’est aperçu qu’il avait des bocaux de compote de pomme qui datait de plus de deux ans. Durant une pause au travail, il a été sur un forum pour savoir si il était dangereux d’en consommer. Il s’est fait répondre que ça alliait lui dévisser le nombril et que ses deux fesses allait tomber. La il était inquiet, car il est assis à la journée longue devant un écran. Sans les fesses, ce serait moins confortable.
Plus tard dans la journée, quand il est revenu chez-lui, il retourné voir sur le même forum et on lui a répondu qu’il pourrait faire du beurre de pomme avec et qu’il pourrait garder ses fesses. Il fut rassuré, mais il ne savait pas comment faire du beurre de pomme. Il a été voir dans le Guide Bernardin qui est célèbre pour… ses mauvaises traductions en français. La recette prévoyait du cidre de pomme !?! qui est la mauvaise traduction de apple cider, qui en fait est du jus de pomme brut, non fermenté. Monsieur M. Pilon n’en avait pas, et il voulait faire cette recette au plus vite pour éviter la chute de ses fesses. Monsieur M. Pilon a beau être un peu crédule, c’est pas un con. Il a ouvert un de ses bocaux et l’a brièvement reniflé. Ça sentait bon et son nombril ne chatouillait pas, alors il a mesuré le pH avec une bandelette. Ça donnait pas loin de 2 pH et il fut rassuré. Il a donc versé tous les bocaux de sa compote dans la mijoteuse et a ajusté le reste des ingrédients. Il a allumé sa mijoteuse et est allé se coucher. Durant la nuit, une odeur merveilleuse l’a réveillé. Il s’est dit que ça allait être rudement bon ce truc-là ! Il n’a pu s’empêcher de relever le couvercle et de sentir cette merveille en remuant.
Il s’en ait mis plein les narines et c’est comme ça qu’il est devenu accro, voilà!
Il a appris à faire du beurre de pomme convenablement depuis, sans partir de compote risquant de faire tomber les fesses un de ces jours.
Le rendement va varier selon biens des facteurs, dont l’interprétation de cette recette, même si vous pesez les ingrédients au gramme, et même si votre mijoteuse est précise au centième de degrés Celsius. Avec des pommes, peu importe leurs variétés, ce sera amplement acide pour la mise en pots de manière sécuritaire. Même l’ajout des sucres est facultatif. On la faisait sans ajout de sucre au Moyen-Âge quand les gens civilisés nommaient ça du appelstroop. Le sucre va tout accélérer, vous en aurez plus, et ce sera plus cochon.
Ingrédients :
- Trois kilos (pesé brut) de jolies pommes de la variété que vous voudrez, vous pouvez mélanger les variétés si vous voulez aussi. Les plus dures prendront plus de temps à cuire et les plus sucrées vous donneront un meilleur rendement. Les locales sont recommandées. Monsieur M. pilon prend Empire et McIntosh, moitié moitié. Des fois il profite d’une promotion et change de variété, ça ne change pas grand chose è la fin.
- 1 tasse (210 g) de cassonade (pâle ou foncée)
- 1 tasse (200 g) de sucre blanc
- 1 c. à thé de canelle (certains en mette trois fois plus)
- On pourrait ajouter du clou de girofle, du piment de la Jamaïque, du tout épice, de la muscade, de la vanille, de la coriandre etc. mais monsieur M. Pilon n’ajoute rien d’autre qu’un peu de cannelle.
Procédure :
Laver les pommes, les éplucher et les couper en quartiers puis en tranches.
Monsieur M. Pilon n’a pas de gadget pour faire ça. Il utilise simplement la méthode du super beau bonhomme Joshua Weisseman dont la chaine Youtube est à la fois très éducative et hilarante. J’y suis abonné, mais pas monsieur M. Pilon.
Un clic sur l'image pour la courte vidéo en anglais
Avis à toutes, Joshua Weisseman, porte un jonc, alors gardez les demandes en mariage pour moi.
À mesure que vous coupez les pommes, placez les dans votre grande mijoteuse. Si elle est petite, faite la moitié de la recette.
Vous saupoudrez des sucres et de la cannelle vous mélangez pour bien enrober. Vous placez le couvercle en le gardant entre ouvert, et vous réglez la mijoteuse pour 10 heures à feu doux. Placer une assiette vide au frigo, et allez faire dodo, vu que monsieur M. Pilon fait ça le samedi soir. Durant la nuit, votre demeure va se remplir de parfums d’automne envoutants, et plus c’est petit chez-vous, plus les risques de tomber accro sont élevés.
La concoction druidique aura presque réduite de moitié, et c’est très chaud. Il ne faut pas tomber dedans. Monsieur M. Pilon porte des manches longues et enfile ses mitaines de four pour réduire le tout en purée bien lisse avec son mélangeur à immersion, le dimanche matin. Il y va a basse vitesse pour pas en éclabousser partout. Il a eu sa leçon la première fois.
Mettez en une cuiller de côté dans l’assiette froide. Ça servira à deux choses. En refroidissant, si vous voyez du liquide transpirer autour de la masse, ça pourrait mijoter encore un peu. Puis vous y goutez pour voir si vous n’ajouteriez pas un petit quelque chose comme une épice fétiche par exemple. Monsieur M. Pilon laisse mijoter encore pour deux heures à découvert. Ça devient assez foncé. Il empote toujours 8 bocaux et a un petit surplus qu’il gardera au frigo.
Laisser refroidir un bon 15 minutes avant d'empoter, c'est chaud
Monsieur M. Pilon suit toujours mes instructions pour la mise en conserves.
* Stériliser 15 minutes pour les bocaux de 125ml, 250 ml et 500 ml.
Si vous mettez du beurre dedans, ça va vous dévisser le nombril et vos jolies petites fesses vont tomber.
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